Cinéma Art et essai : Utopia Toulouse est à vendre

  • D'ici la fin 2016, le cinéma de la rue Montardy aura sans doute changé de murs
    D'ici la fin 2016, le cinéma de la rue Montardy aura sans doute changé de murs Photo DDM, Michel Viala
Publié le , mis à jour
Gilles-R. Souillés

L'équipe dirigeante est en pleine réflexion pour se défaire du complexe de la rue Montardy, en passant le relais à une autre génération et en misant sur un autre lieu plus fonctionnel.

Une page est en train de se tourner discrètement dans les coulisses du cinéma toulousain Utopia. Créé il y a 22 ans, en 1993, en lieu et place de l'antique cinéma Rio, le complexe d'Art et essai de la rue Montardy est à la croisée des chemins. Anne-Marie Faucon, à l'origine de l'aventure avec Michel Malacarnet et une poignée de passionnés, le reconnaît. «Nous sommes en pleine réflexion depuis quelque temps pour transmettre le relais dans les meilleures conditions, explique-t-elle. À 70 ans, nous sommes deux historiques à nous retirer et il faut se donner les moyens de laisser à nos successeurs un outil plus moderne et des salles plus confortables».

Avocats et conseillers

L'équipe dirigeante d'Utopia s'est entourée d'une batterie d'avocats et de conseillers pour trouver la meilleure solution aux lourds problèmes de gestion que posent les trois salles de la rue Montardy. «Nous avons une grosse équipe, lourde à gérer, et nous sommes confrontés à la nécessité de nous mettre aux normes handicapés dans des locaux qui sont déjà inadaptés, souligne Anne-Marie Faucon. Des travaux que l'on estime entre 400 000 et 500 000 euros». D'où l'idée, bien avancée, de vendre Utopia Toulouse pour créer un nouveau lieu plus confortable. Sachant qu'une estimation officieuse évaluerait la vente de la rue Montardy entre 1 et 1,2 million d'euros. «On se demande si ce ne serait pas mieux ainsi, confirme-t-elle. Si on gardait le même système d'exploitation, on perdrait une soixantaine de places avec les nouvelles normes, ça fait beaucoup, même si nous nous en tirons bien en termes de spectateurs. Il faudrait en outre condamner l'entrée de gauche pour un ascenseur. Est-ce qu'il ne faut pas dans ces conditions envisager un nouvel outil ?». La direction d'Utopia a déjà pris langue avec la mairie de Toulouse pour essayer de trouver un nouveau lieu en centre-ville. Mais les solutions ne sont pas légion, hormis des terrains plus excentrés. «Construire du tout au tout un nouveau cinéma dans de nouveaux murs est aussi une option, poursuit Anne-Marie Faucon, d'autant que les autres structures Utopia sont prêtes à nous aider par le biais du fonds de soutien». La dirigeante historique a aussi imaginé avec ses conseils scinder la structure et les équipes actuelles d'Utopia qui comprend les cinémas de Toulouse et Tournefeuille en deux entités distinctes, deux Sarl indépendantes. Pour elle, il s'agit de le faire «sans douleur» pour préserver l'avenir. Tout en reconnaissant que «c'est compliqué»... Reste qu'une solution devra être trouvée d'ici à la fin 2016. «Pas plus tard», prévient Anne -Marie Faucon.


Ailleurs, les Utopia sont devenus des cooperatives

Utopia, le réseau indépendant de salles de cinéma d'Art et Essai, a fêté ses 40 ans d'existence en 2013. C'est en 1973 que deux jeunes complices passionnés de cinéma, Anne-Marie Faucon et Michel Malacarnet, ouvrent leur première salle au cœur d'Avignon. Aidés par des fous de cinémas comme eux, spectateurs bénévoles, bricoleurs ou généreux donateurs, ils parviennent à ouvrir leur premier ciné-club à Aix-en-Provence. La première salle arborant l'enseigne Utopia est inaugurée en 1976 dans une ancienne chapelle à Avignon. Puis viendront Saint-Ouen l'Aumône en 1987, Toulouse en 1993, Bordeaux en 2000, Tournefeuille en 2003 et Montpellier en 2008. Depuis, Avignon et Saint-Ouen ont repris leur autonomie en 2000, Bordeaux il y a deux ans, et Montpellier l'an dernier par le biais, dans la plupart des cas, de SCOP, des sociétés coopératives et participatives montées par les salariés des cinémas eux-mêmes. Une solution qui n'est apparemment pas celle retenue pour l'Utopia Toulouse.


Repères

Le chiffre : 2,5

Millions d'euros >Chiffre d'affaires. C'est ce que rapporte chaque année la billetterie des cinémas Utopia de Toulouse et Tournefeuille où sont employées 18 personnes.

« Utopia Toulouse est très lourd à gérer, la vente est peut-être la meilleure solution pour créer un meilleur outil ».

Anne-Marie Faucon, co-fondatrice du réseau Utopia

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Les commentaires (16)
Il y a 8 années Le 19/10/2015 à 17:27

Je viens de lire un article, 2 mois après, où la même direction se plaint de l'augmentation du loyer. On dirait que la publication du chiffre d'affaires 2015 ne correspondait plus au loyer concédé auparavant. Mais l'article d'août n'est pas mentionné dans celui d'octobre, hélas.

Bordeourgien Il y a 8 années Le 06/08/2015 à 13:40

Il y'a un projet de cinéma Utopia à Borderouge (pres du métro et de la ferme Niboul) en association avec un cinéma indépendant de Saint Gaudens :
http://www.ladepeche.fr/article/2014/05/31/1891456-le-projet-utopia-a-borderouge-relance.html
C'est un projet dans la même veine que Tournefeuille avec un bar, bref un lieu de vie.
Ce projet est très attendu dans le quartier.
Avec le Metronum, il va compléter l'offre culturelle et être un lieu de vie sur le quartier. :-)

Gattaca Il y a 8 années Le 05/08/2015 à 21:46

Dommage pour eux, s'ils s'y étaient pris un peu plus tôt, ils auraient pu se proposer pour l'ancien cinéma des Nouveautés. Quoique peut-être un peu trop cher pour eux?

Avec boulanger on voit quel effet ça fait de n'avoir aucun neurone...

@PILBER: non il va y avoir un hôtel à la place.

@Louan: mouais alors le niveau de la programmation dans les cinémas Utopia, ça ne volait pas souvent bien haut. Ils n'ont pas hésité à diffuser un certain nombre de daubes commerciales, françaises notamment.